Après notre semaine de road trip dans le nord Thailande, nous resterons 2 nuits à Chiang
Rai.
La ville est moins charmante et donc moins
touristique que Chiang Mai. Mais on y trouve de nombreuses guesthouses et
agences pour organiser des treks.
Pour nous, ce sera une halte
technique pour planifier les prochaines étapes, faire un peu de lessive, et
l’école aux enfants.
C'est à pieds que nous partirons à la découverte de la ville.
Comme dans toutes les villes de
Thailande…
… il y a des temples…
… mais aussi une église…
… une belle mosquée…
… une « clock-tower »…
… et un très beau marché de nuit,
où nous aurons pris tous nos dîners.
Nous y avons aussi visité le « Hill tribe
Museum »qui explique les différentes ethnies des montagnes du nord
Thaïlande (les Hmongs, Kamu, Akhas,...)
Le 5 décembre, ici, on ne prépare
pas l’arrivée de Saint Nicolas mais les 87 ans du Roi. Mais pour nous, c’est le
départ pour la frontière avec le Laos.
A 10h30, on prend un bus local qui
nous amène à Chiang Khong.
Puis un tuk tuk qui nous amène au
poste frontière. Et là, on quitte la Thaïlande. (Mais on espère bien y revenir
pour s’accorder une petite semaine sur une île avant de quitter l’Asie.)
Ensuite, un bus flambant neuf nous
prend 20 Baths par personne pour nous faire traverser un pont au-dessus du
Mékong.
Et là, on arrive au poste
frontière du Laos. Pas de doute, à la tête des douaniers laotiens, on a bien
quitté le Pays du Sourire (ou alors c’est juste parce qu’ils sont
douaniers ?!)
Nous voilà donc arrivés au Laos au
milieu de nulle part. Il faudra un dernier tuk tuk pour atteindre la ville de
Houay Xai à 14H30. Il nous reste une après-midi pour se reposer et repérer les
lieux avant de partir pour 2 jours de slow boat sur le Mékong en direction de
Luang Prabang.
Au réveil le 6 décembre, on fête Saint Nicolas avec les
moyens du bord. (Les chocolats, c'est pas ce qu'il y a de meilleur ici!) Et on se prépare à prendre le bateau.
On a lu tellement de témoignages de la descente du Mékong en
slow boat qu’on s’attend un peu à tout. Mathias pense qu’ils ne peuvent pas
prendre de risques avec tous les touristes qu’ils transportent. Mais je préfère
m’attendre au pire (bateau surchargé, pas de sièges pour tout le monde, pas de
gilets de sauvetage) quitte à avoir une bonne surprise. On s’installe donc assez
tôt dans le bateau pour être sûr d’avoir une place confortable et pas vers les
moteurs. Mathias est fier de me montrer les gilets de sauvetage et que sur la liste
d’embarquement, il n’y avait de la place que pour 35 noms. On devrait donc avoir
de la place.
Le bateau se remplit gentiment et on est maintenant une
cinquantaine quand le « contrôleur » vient pour dire qu’il y aura 2
bateaux : 35 dans le premier et 20 dans le deuxième qui est beaucoup plus
confortable avec des petites tables. Mathias jubile. « Je te l’avais bien
dit. Ils ne peuvent pas prendre de risques. »
Bon en fait, il y aura bien encore une quarantaine de
personnes à rejoindre les bateaux. Le deuxième partira en premier avec 40
personnes à bord au lieu des 20 annoncées et le nôtre attendra encore quelques
retardataires et partira avec 60 personnes environ au lieu des 35 annoncées.
Mais tout le monde a une place assise sur des banquettes de voitures. On fait
connaissance. Ca parle voyage. Il y a une bonne ambiance. Et les paysages le
long du Mékong sont splendides. On ne se lasse pas. Les 5 heures passent très
vite.
Arrivés à Pakbeng, les rabatteurs nous attendent pour nous
loger dans leurs guesthouses qui se trouvent toutes sur la rue principale qui
monte en sortant du débarcadère. On nous avait dit, « plus tu montes, moins c’est cher. » J’avais vu aussi des témoignages de familles qui
s’étaient arrêtées dans la première guesthouse à gauche et avaient eu des
chambres propres à prix correct. Comme on n’est pas fatigué, on se dit qu’on va
monter un peu. Pour le coup, on n’a pas été très inspiré. Toutes les chambres
qu’on visite ne sont vraiment pas terribles. On essaie de redescendre mais bien
sûr toutes les chambres sont alors prises. Il faudra se contenter d’une chambre
pas terrible avec draps changés au mieux une fois par semaine. Les enfants ont
interdiction de toucher aux prises électriques et ce sera douche à l'eau froide (ne vous fiez pas à la photo. Le chauffe-eau ne fonctionne pas). Ce n’est que pour une
nuit et puis ça fait partie du voyage de ne pas retrouver les standards
européens. Et on a quand même une belle moustiquaire.
Le soir au dîner, on aura droit à une coupure de courant.
Apparemment c’est fréquent. Certains se demandent même si ce n’est pas pour faire
perdurer le mythe… Ca amuse les enfants. Ici les locaux ne semblent pas
surpris. Le garçon du patron du restaurant vient jouer avec les bougies qui
nous éclairent et manque de mettre le feu à la table.
La nuit aura été difficile. Près de la guesthouse, des
groupes boivent et discutent jusque 2 heures du matin. On entend pas mal de
motos. Il y a une drôle d’ambiance dans ce village de passage. On ne se sent
pas vraiment à l’aise. Pour finir notre nuit, les coqs chantent à partir de 4
heures du matin. Alors, à 5 € la chambre on n’a pas payé cher. Mais pour ne pas
dormir, ça reste trop cher !
La ville nous donnera cependant l'occasion d'assister pour la première fois à la Tak Bat. Rituel boudhiste quand les moines collectent les aumônes le matin.
Vue les têtes de nos compagnons de voyages, nous ne sommes
pas les seuls à avoir mal dormi ! Les cœurs sont moins à la fête
aujourd’hui. Arrivés avec 2 bateaux la veille, nous repartirons avec un seul
bateau. Si vous avez bien suivis les comptes, nous nous entasserons donc à 100
sur le bateau. Mathias n’a pas compté les gilets de sauvetage, mais je doute
qu’il y ait le compte. On installe des chaises de jardin pour que tout le monde
puisse avoir une place assise. C’est sans compter la douzaine d’arrêts que fera
le bateau. Il y a bien encore 50 locaux qui montent et feront le voyage par
terre. A part 2 jeunes français, rares seront les touristes qui laisseront
leurs places assises aux pères et mères de famille qui voyagent avec leurs
enfants. Thibault et Elise finiront les
4 dernières heures de bateaux sur nos genoux. Nous laisserons leurs places à un
grand-père qui accompagne son fils et son petit-fils malade à l’hôpital. Le
petit a vraiment pas l’air bien. Il gémit dès qu’il bouge un peu. Dans ces
conditions, on n’apprécie moins les paysages aujourd’hui. Et pourtant, observer les scènes de vie et paysages au bord du Mékong est des plus dépaysant...
L’arrivée à Luang Prabang (2ème ville du pays) ne fera rien pour nous remonter le moral. On nous largue sur une petite plage. On balance nos sacs dans le sable. (Heureusement, c’est la saison sèche et il n’a pas plu depuis plusieurs jours) Et ensuite, il faut grimper pour arriver là où les tuk-tuks nous attendent pour nous conduire en ville contre quelques milliers de kips bien sûr ! (10 000 kip = 1€) Nous aurons quelques jours plus tard la suite de l’histoire par des compagnons de voyage que nous rencontrerons dans les rues de Luang Prabang. Un groupe de touristes a refusé de descendre en demandant qu’on les emmène en ville en bateau là où il y a un vrai embarcadère. On a jeté leurs sacs sur la plage. Ils sont retournés les chercher. Des locaux attendaient sur la plage que les touristes descendent pour remonter à bord. Le groupe de touristes a insisté et dit qu’ils refusaient de monter vers les tuk-tuks tant que les locaux ne monteraient pas non plus. Je ne sais pas combien de temps à durer tout ce cirque. Mais au final, les touristes ont du céder et monter prendre les tuk-tuks et les locaux ont attendus qu’ils partent pour redescendre dans le bateau. Pas la meilleure façon de démarrer un séjour au Laos ! On se demande comment les rapports entre les laotiens et touristes vont évoluer sur le long terme.
Au final, les enfants eux n’ont pas vraiment été perturbés
par ces conditions de voyage. Ils ont bien aimés "trainer" avec les autres
voyageurs français (2 jeunes très sympas en voyage 1 mois entre Thaïlande et
Laos, une fille et un garçon voyageant seuls). Thibault m’a dit qu’il aimerait
voyager comme ça quand il sera grand. Ca les a amusés de voir des adultes pèter
un peu les plombs pour que le bateau parte après une heure d’attente ou en attendant
leurs chaises en plastique.
A la fin de la journée, nous nous installons dans une guesthouse
assez confortable (douche sur toilettes mais avec eau chaude) et bien placée. Après
une bonne nuit de sommeil, nous espérons être dans de meilleures dispositions pour découvrir Luang Prabang, joyau du Laos et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO…
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