La plupart des voyageurs tombe rapidement sous le charme
de Luang Prabang, joyau du Laos, niché entre le Mékong et la rivière Khan. La ville, classée au patrimoine mondial de
l’UNESCO est très belle et vaut vraiment le détour. Il y règne une atmosphère
unique. Avec les panneaux de signalisation français et les maisons coloniales,
par moment on a l’impression d’être dans une petite ville du sud de la France quelques
décennies en arrière. Et d’un autre côté, le marché de nuit, les moines et temples
bouddhistes vous rappellent que vous êtes en Asie et confèrent à la ville un
sentiment de sérénité.
Cependant, notre rencontre avec la ville ne sera pas un coup
de foudre. Il nous faudra un peu de temps pour commencer à l’apprécier.
Elle est très touristique et vise un tourisme un peu plus "bobos" que backpackers. (Les prix s'en ressentent) Dans les
rues principales, vous avez plus de chance de croiser des touristes et des expatriés qui ont investi dans la ville que des locaux. Et pourtant, dès qu’on s’éloigne, on trouve que les rues sont sales. Par
endroits, les abords du Mékong ressemblent à de véritables dépotoirs et pourtant
la vue y est magnifique.
Nos premières expériences dans la ville nous donnent aussi le
sentiment que le rapport aux touristes n’est pas aussi simple et franc qu’en
Thailande. En Thailande après avoir négocié, les gens gardent le sourire,
discutent et plaisantent. Ici, on est accueilli avec de grands
« Sabaidee ». Mais une fois qu’on s’est mis d’accord sur le prix et
qu’on a payé la prestation, les gens se ferment complètement.
Pour Maminette : une maison avec des volets bleus qui fait penser à l'île d'Yeu |
Bon, on sait bien qu’on ne peut pas généraliser à partir de
notre petite expérience qui se limite au Slow boat, Pakbeng et quelques jours à
Luang Prabang. Mais c’est notre ressenti. Du coup, les premiers jours, c’est
vrai qu’on se renferme un peu et on s’agace de tous ces petits détails (certes
peu importants) qui font les voyages en Asie : (notes de restaurant
fausses, prix pour touristes disproportionnés par rapport au niveau de vie du
pays, négociations pénibles)
Tout le monde nous a décrit un peuple lao gentil et accueillant, alors peut-être que nos attentes étaient trop élevées avec ce pays ou peut-être que nous avons manqué de chance dans nos premières rencontres.
Mais rassurez-vous, nous ne sous sommes pas enfermés dans notre chambre pour autant. Et en attendant que le vent tourne, nous avons profité de ce que la ville a à offrir aux touristes :
Tout le monde nous a décrit un peuple lao gentil et accueillant, alors peut-être que nos attentes étaient trop élevées avec ce pays ou peut-être que nous avons manqué de chance dans nos premières rencontres.
Mais rassurez-vous, nous ne sous sommes pas enfermés dans notre chambre pour autant. Et en attendant que le vent tourne, nous avons profité de ce que la ville a à offrir aux touristes :
… une belle journée aux magnifiques cascades de Kuang Si…
rassurez-vous une grille nous sépare des ours du centre de conservation près des chutes de Kuang Si
rassurez-vous une grille nous sépare des ours du centre de conservation près des chutes de Kuang Si
le fameux buffet où on remplit son assiette pour 15 000 kips (1,50 €) |
La ville aura été aussi l'occasion de visiter le centre UXO qui fait de la prévention auprès de la population pour réduire les risques liés aux mines anti-personnelles non explosées dans la région. Un film est présenté avec le témoignage d'enfants qui en ont été victimes. Ca a beaucoup marqué Thibault et Elise. A la campagne, ils nous demandent tout le temps si c'est déminé et s' ils peuvent jouer ou creuser dans le sable.
La principale « attraction touristique » de la ville est l’aumône des moines le matin : « Tak Bat ». Le rituel bouddhiste a lieu partout au Laos. On avait pu y assister par hasard à Pakbeng. Mais c’est à Luang Prabang qu’il y a le plus de moines, alors c’est un moment très beau qui est donc devenu très touristique. Des panneaux placardés dans la ville rappellent aux touristes les règles pour ne pas perturber le rituel (Ne participer que si cela a un sens pour nous, se tenir à plus de 3 mètres des moines pour prendre des photos, ne pas utiliser de flash,…)
Réveillée vers 5H40, je décide de m'y rendre discrètement pour me faire mon opinion. Et bien, il semblerait que tous les touristes ne lisent pas les recommandations. Mais surtout des
tour-operators ont transformé ce rituel en un véritable business.
Si vous y assistez dans la rue principale, le côté business
touristique a bel et bien pris le pas sur le rituel bouddhiste. Les touristes sont déversés
par mini-bus entiers. On les installe bruyamment pour qu’ils participent à la
quête.
Vers 6 heures, les moines sont jetés dans la fosse aux lions. Je n'ai pas de belles photos car mon appareil n'est pas très performant de nuit et je me tenais sur le trottoir d'en-face.
Quand les mini-bus ramènent les touristes à l'hôtel, il ne reste plus que les croyants. La rue retrouve un peu de sérénité...
Vers 6 heures, les moines sont jetés dans la fosse aux lions. Je n'ai pas de belles photos car mon appareil n'est pas très performant de nuit et je me tenais sur le trottoir d'en-face.
Quand les mini-bus ramènent les touristes à l'hôtel, il ne reste plus que les croyants. La rue retrouve un peu de sérénité...
Les moines ne gardent que ce qui leur ait nécessaire pour
leur unique repas de la journée. Ce qu’ils ont en trop, il le donne à des
enfants pauvres qui attendent en fin de procession. J’avais aussi entendu une
autre version qui dit qu’ils jettent dans des corbeilles ce qu’ils ont en trop.
Après, les femmes qui vendent la nourriture aux touristes pour qu’ils
participent, trient les cartons et corbeilles pour reprendre ce qui a été jeté.
Je peux témoigner des 2. Peu après le
rituel, j’ai vu, sur les bords du Mékong, des enfants manger ce que les moines
leur ont donné. Mais j’ai aussi vu les femmes trier les corbeilles pour
reprendre ce qui sera certainement remis à la vente le lendemain. Je comprends mieux pourquoi une des recommandations est de ne pas donner la nourriture vendue dans les rues car elle rend les moines malades....
Il me semble que, si elles le voulaient, les autorités de la ville pourraient
prendre des mesures simples pour redonner un peu de tranquillité et de sérénité
aux moines. (Interdire les mini-bus dans la rue, obliger les touristes à rester
sur le trottoir d’en-face,…) C’est à se demander si les intérêts économiques n’ont
pas déjà pris le dessus.
Mathias et les enfants ont bien fait de rester dormir à l'hôtel.
Mathias et les enfants ont bien fait de rester dormir à l'hôtel.
Thibault qui est plus cynique que son père et sa mère réunis
n’a toujours pas compris à quel moment on distribue aux moines les téléphones
portables qu’ils utilisent pour jouer pendant les prières en
fin de journée. (Ca aussi, on peut en témoigner. On l'a vu)
Bien conscients que Luang Prabang n’est pas représentative
du Laos, nous ne voulons pas quitter le pays sur ce sentiment. Vu l’état des
routes, il n’est pas recommandé de louer une voiture. Il nous reste une semaine
avant de prendre notre vol pour Hanoi. On choisit donc de rejoindre la petite
ville (ou gros village) de Nong Khiaw à 4 heures de route sur les bords de la
rivière Nam Ou. On espère bien y retrouver un peu plus d'authenticité.
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